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II/ Explication de la maladie

Historique

La formation de pigments sur la rétine fut décrite pour la première fois il y a 150 ans. Cette maladie fut nommée rétinite pigmentaire (inflammation de l’œil avec apparition de pigments). Cependant, les ophtalmologistes se rendirent compte qu’il ne s’agissait pas en réalité d’inflammation de l’œil, c’est pourquoi on donna un deuxième nom à cette maladie : rétinopathie pigmentaire.

 

Qu’est ce que la rétinopathie pigmentaire ?

La rétinopathie pigmentaire (RP) est le nom donné a un groupe de maladies héréditaires de l’œil. Les troubles affectent la rétine. Cette maladie génétique dégénérative de l’œil se caractérise par une perte progressive et graduelle de la vision évoluant généralement vers la cécité.

Nous avons vu précédemment que la rétine était composée de deux groupes de cellules sensorielles photosensibles : les cônes et les bâtonnets. Rappelons que les cônes sont pour la plupart disposés au centre de la rétine, ils fonctionnent à la lumière du jour et permettent a notre œil de distinguer les détails et de percevoir les couleurs. Le reste de la rétine est dominé par des bâtonnets, ils interviennent lorsque la lumière diminue ou dans des faibles conditions d’éclairement.

 Dans 85% des cas  de RP, les  cellules de la périphérie de la rétine, les bâtonnets sont détruits en premier ce qui entraine une diminution progressive du champ visuel. Les premiers symptômes vont donc se traduire par des difficultés à voir de nuit. Les personnes atteintes ne voient qu’à travers la partie centrale de la rétine, ils conservent donc dans un premier temps une bonne acuité visuelle sur la partie saine de l’œil, mais celle-ci sera également atteinte par la suite. La destruction des bâtonnets puis des cônes a pour conséquence l’apparition de petits dépôts pigmentés dans la rétine (donnant ainsi le nom a la maladie).

                                                 

                                          1 - Vue d'une rétinite évoluée.                                      

                                                  

                                    2 - Vue d'une rétinite ultime.

 

Plus concrètement, La RP débute par des problèmes de vue lorsque l’intensité de la lumière diminue (héméralopie). Ainsi, des difficultés d’adaptation à l’obscurité sont fréquentes, par exemple lors du passage d’une pièce très éclairée vers une pièce sombre.

Puis progressivement, le champ visuel se rétrécit avec l’impossibilité de voir les choses en haut, en bas ou sur les côtés, donnant une impression de « vision en tunnel » : cela correspond à une réduction de la vision périphérique. Cette atteinte est bilatérale, les deux yeux sont affectés. La vie quotidienne s’en ressent progressivement : présence d’une certaine maladresse, difficultés à conduire de nuit, parfois aussi de jour faute d’avoir une vision globale de la route, percussion fréquente d’objets au cours de la marche.      

               

 

                                   Ce que voit le patient :
                          

1 - Vue d'une image par un sujet sain.                2 - Premiers signes de la mal vision.

 

                          

3 - Aggravation de la mal vision.                        4 - Stade ultime avant cécité.

                          Source : sos-rétinite.co

Dans 15% des cas, la maladie débute par une dégradation du champ visuel central, ce que l’on nomme scotome central. Il y aura alors une gène à la lumière suivie d’une baisse d’acuité visuelle. Dans un premier temps, la vision périphérique sera conservée, permettant ainsi les déplacements.

Sur l’image ci-dessous, toute la partie centrale est touchée ainsi que presque  la totalité de la partie périphérique.

 

Partie encore saine

Partie atteinte

                                  

                                           3 – Scotome central

                                             Source : Hôpital intercommunal de Créteil

 

              

 

Une maladie génétique :

Cette maladie est due à l’altération (mutation) de gènes impliqués dans le fonctionnement et la régulation des cellules de la rétine, les photorécepteurs.

Les gènes responsables sont très nombreux, on en connait 140, cependant seuls trois-quarts d’entre eux sont connus à ce jour.

Dans la moitié des cas, la personne atteinte est la première à l’être dans la famille. On dit alors que son cas est sporadique. Dans ce cas la maladie est la conséquence d’un « accident génétique », mais cette altération (mutation) d’un gène, survenue inopinément, est transmissible à la descendance. Dans l’autre moitié des cas, la RP est dite « familiale », car au moins deux personnes de la même famille sont atteintes.

 

L’hérédité

Si un membre de la famille est atteint, il y a un risque pour que d’autres le soient aussi, même s’il s’agit d’un cas isolé. Dans ce dernier cas, la mutation est par la suite, transmissible à la descendance.

Dans tous les cas, la transmission peut se  faire selon plusieurs modes : autosomique dominant, autosomique récessif, transmission liée à l’X.

Pour la RP, le risque de transmission aux enfants est différent selon chaque type d’hérédité :

Environ 20 % des RP familiales sont de type autosomique dominant, 20 %  de type autosomique récessif et 15 % sont liées à l’X. Enfin, des mutations de l’ADN mitochondrial sont également retrouvées dans certains cas de RP.

Transmission de type autosomique dominante

Lorsque la maladie est dite autosomique dominante, cela signifie qu’elle peut se transmettre de génération en génération. Une personne atteinte a un risque sur deux de transmettre la maladie à ses enfants à chaque grossesse, quel que soit leur sexe : un seul exemplaire du gène muté, transmis soit par la mère soit par le père, entraîne l’apparition de la maladie.



Un des parents possède une copie muté du gène (A) et est atteint de la maladie, tout comme son enfant A/a. Les enfants a/a ne sont pas malades et ne peuvent pas transmettre la maladie .

Transmission de type autosomique récessive

Lorsque la maladie est dite autosomique récessive, seuls les enfants ayant reçu le gène altéré (gène muté) à la fois de leur père et de leur mère, sont atteints. Ainsi, les personnes atteintes sont porteuses de deux exemplaires du gène muté (elles sont dites homozygotes, quand les gènes mutés sont identiques ou hétérozygotes composites, quand les deux gènes mutés sont différents) alors que chacun des parents n’en est porteur qu’à un seul exemplaire (ils sont dits hétérozygotes).




Transmission récessive liée à l’X

Lorsque la maladie est dite récessive liée au chromosome X, cela signifie qu’elle touche essentiellement les personnes du sexe masculin.

Figure 4 
Transmission liée à l’X 

 :femme non atteinte                                          : homme non atteint

 : femme porteuse de la maladie                            : homme atteint


Un homme malade n’aura que des enfants indemnes. Cependant, toutes ses filles sont obligatoirement conductrices puisqu’elles reçoivent de leur père son chromosome X porteur du gène défectueux. En revanche, tous ses garçons héritant du chromosome Y, non impliqué dans la maladie, sont indemnes.

Si le père est atteint de RP et la mère est conductrice : toutes les filles auront donc obligatoirement un chromosome X muté, celui provenant du père. Celles qui auront reçu deux exemplaires du chromosome muté seront malades. Tous les garçons auront un risque sur deux d’être atteints en recevant le chromosome X muté de leur mère hétérozygote.



Autre mode de transmission beaucoup plus rare :

Beaucoup plus rarement, l’anomalie génétique peut être d’origine mitochondriale.
Dans ce cas, les femmes malades transmettent la maladie à tous leurs enfants quel que soit leur sexe mais les hommes malades ne transmettent la maladie à aucun de leurs enfants.

 

Exemple d’une femme atteinte :

 

Légende :